•  

    Le lundi arrive rapidement.

    Et c’est apres la pause que Cameron se rendit en classe pour deux heures de philo. Le retour à la réalité post-battle était toujours compliqué. Il restait quelques jours fatigué et le cerveau un peu embrouillé, puis sa nuit blanche avec Camille ne l’avait pas aidé à se reposer. Mais il faut avouer que ça lui avait fait du bien.

    Le prof de philo arriva alors et commence son long monologue sur “La liberté”. Cameron aime beaucoup la philo, il pourrait même dire que c'est sa matière préférée. Il adore les débats, donner son avis et connaître celui des autres. Voir les choses sous plusieurs angles. Mais Cameron restait tout de même têtu et quand il disait quelque chose, il avait forcément raison.
    Le jeune chanteur écoutait le cœur d'une oreille. Il repensait à la discussion qu'il avait eue avec Camille cette nuit. C'était rare quand il pouvait se livrer comme ça au jeune américain, il avait l'impression que ça les rapprochait à chaque fois un peu plus malgré la distance.

     

     

    Cameron sursauta quand quelqu'un toqua à la porte de la classe. Le CPE entra accompagné d'un jeune homme. Cameron se figea, tout les émotions passèrent sur son visage, il changea presque de couleur. Son coeur se mit à battre la chamade sans qu'il puisse contrôler quoique ce soit.

    Le jeune homme qui se tenait debout à côté du CPE -CPE que Cameron connaissait bien vu que c'etait le pére d'Axel ainsi que le meilleur ami de Kyo- fit un rapide tour de la classe du regard avant de s'arrêter sur Cameron. Quelle chance de tomber dans sa classe. Le destin faisait bien les choses faut croire. Un léger sourire discret apparu sur ses lèvres avant de se tourner vers le professeur de philosophie qui l'interpella dans un anglais parfait. Le CPE venant de lui transmettre les infos sur cet élève étrangers venant tout droit des Etats Unis.

     

     

    - Camille donc, peux- tu te présenter en quelques mots ? En anglais bien-sûr.
    - Quoi que...  d'après ta lettre de motivation… tu parles sacrément bien français non ? Rajouta le CPE dans un sourire moqueur.
    - Euh… c’est plus facile d'écrire que de parler vous savez.
    - Oui bien sûr, et en anglais ça donne quoi ?
    - Euh, et bien … Bonjour. Je m’appelle Camille Phillips, j’ai dix-huit ans et je viens des Etats-Unis, d’un bled paumé qui s’appelle Houlton. En vrai, il n’y a rien d’intéressant là-bas, il neige huit mois par an, et le reste de l’année, bah il pleut. Mais on fait de la super vodka car on est des pros en culture de patate. Mais sinon c’est cool hein ! Et sinon … je suis vraiment nul en français, et là le directeur du lycée il a sûrement cru à une arnaque quand il m’a vu arriver, mais je vais essayer d’apprendre vite ! Voilà. C’est bon comme ça ? dit-il pour ensuite regarder le professeur, attendant son approbation Aurélien -le CPE- se mit a rire en levant les yeux au ciel, ainsi que la plupart des éléves de la classe qui avait comprit.
    - Bien, on espère tous que tu te fera au beau climat du Périgord. Je te laisse choisir ta place. Soit à côté de Cameron ou Kaoru. Et je rajouterais même, pour rebondir sur ce que tu viens de dire a propos de la vodka, que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé... surtout a vos ages jeunes gens.
    - A consommer avec modération ! Mangez plutôt des frites c'est moins dangereux. Finit Camille en allant vers le fond de la classe.

     

     

    Camille n'hésita pas sur la place à prendre. Il se dirigea vers le fond sous le regard des autres élèves. Il allait vraiment se mettre à côté de Cameron ? Il est fou.
    Ce dernier le regarda s'installer sans rien dire, laissant un silence planer avant que le professeur reprenne son cours. Cameron finit par se pencher vers lui, les sourcils froncés.

    - Je peux savoir ce que tu fais ici ?
    - Surprise ! 

     

     

    Le bicolore n'en croyait vraiment pas ses yeux. Il était réellement devant lui, il avait beau cligner des yeux, se pincer. Camille était toujours là. S'énerver ou sauter de joie ? Il hésitait vraiment. Mais il n'avait pas envie de lui montrer un quelconque sentiment que ce soit négatif ou positif.

    - T'es arrivé quand ?
    - Samedi matin. Le décalage horaire c'est rude. Surtout que samedi soir y'a mon BFF qui m'a téléphoné toute la nuit.
    - Oh putain… et t'aurais pas pu me prévenir non ?
    - Bah non c'est une surprise…

     

     

    Cameron soupira longuement, glissant sa main sur sa nuque. Il n'était pas fan des surprises, surtout de ce genre. Il préférait largement être au courant et voir Camille si près de lui faisait vraiment étrange. Il tourna la tête vers lui à plusieurs reprises comme pour être certain que son ami des Amériques était bien devant lui et finalement le cours passa assez vite. Il n’avait, bien-sûr pas intégré un seul mot, bien trop perturbé.

    Il finit par ranger ses affaires et sortir une fois le cours terminé, suivit de près par Camille.

     

     

    - Tu me fais visiter ? J’ai déjà vu des beaux mecs en arrivant. C’est sympa la France a ce niveau.
    - Bon, qu’est-ce que tu fais ici ?
    - GK à fui ici parce que je lui ai dit que c'était un coin sympa. Puis je me suis dit … que ce serait sympa de venir aussi, histoire de voir autre chose.
    - Donc sur un coup de tête tu t’ai dit : “Si j’allais en France, j’en parle pas un mot mais ça peut être cool” Dit-il ironiquement en croisant les bras devant lui.
    - C’est un peu ça… sauf que je sais dire "Voulez-vous coucher avec moi ce soir ?”  Et c’est un bon début !

     

     

    Camille fit un grand sourire bête en regardant Cameron, c'était tout de même autre chose de le voir en vrai que devant une camera. Le chanteur secoua doucement la tête, ne cherchant pas plus d’explication. Celle-là était bien assez suffisante et finalement il n’est pas étonné de le voir là. Camille fonctionnait bien sur des coups de tête irréfléchis. Après tout, il ne va pas s’en plaindre, bien au contraire. Alors il esquissa un léger sourire et le regarda des pieds à la tête avec un regard lubrique qu’il ne chercha pas à rendre discret.

    - Tu peux me répéter ta phrase en français là ? J’ai pas bien compris ton accent.

     

     

    Camille se mit à rire avant de lui envoyer un coup dans l'épaule. Il fit glisser un bras sur ses épaules et Cameron l’emmena faire le tour du lycée. Le bicolore allait avoir du boulot pour lui apprendre le Français. Surtout que Camille n'était pas un élève très assidu et même si Cameron était assez bon pédagogue… rester seul en sa compagnie n’allait surement pas être synonyme de révision. Il fallait l’avouer, Cameron avait très envie de Camille et ça depuis longtemps. Cameron savait tout de même se tenir et il n’avait pas envie de lui montrer tout de suite l'étendue de ses talents.

    - Je vais devoir te donner des cours de langue donc..
    - Wah t’es un rapide quand même, je viens d’arriver !
    - Des cours de Français Camille.
    - Ah.
    - Je suis très bon en langue. Tu vas apprendre très vite avec moi, tu verras pas le temps passer.
    - On parle toujours des cours de Français ?
    - Oui.
    - Ah.

     

     

    Cameron leva les yeux au ciel, ils firent rapidement le tour du lycée. Il lui montra l’internat, la cour, la chapelle. Endroit qui fit rire Camille, car dans son lycée il n’y en avait pas et il ne comprenait vraiment pas pourquoi il y avait ça dans une école. Cameron lui expliqua simplement qu’il était dans une école catholique qui était jadis un “Petit Seminaire” Donc un endroit où on formait des prêtres dans les années soixante.

    Cameron s’arrêta alors en voyant la tête que faisait Camille. Ça ne l'intéressait pas vraiment et Cameron leva simplement les mains en signe de capitulation.

     

     

    - Si tu préfères rester bête et bien d’accord. T’aurais pu paraître intelligent devant tes parents la prochaine fois que tu les as au téléphone c’est tout.

    Camille se figea alors et s’approcha de Cameron qui prenait la route de la cafétéria. Il avait faim et le collège devait déjà être passé. Le jeune Américain lui dit de reprendre ses explications en essayant d’enregistrer le plus d’info possible sur l’histoire de cet établissement.

     

     

    Camille et Cameron s'installèrent à une table ou Kurt et Gabriel étaient déjà installés, une grande table à eux seul ou personne n’osaient s'installer de peur de vilaine représaille. La réputation de Cameron n'était plus à refaire. Tout le monde le connaissait, même les collégiens tout fraîchement arrivés de primaire étaient mit en garde par les plus vieux. Oh, bien sûr Cameron ne ferait jamais de mal à des collégiens mais il appréciait qu’on ait peur de lui. Gabriel leva la tête et ses yeux s'agrandirent comme des balles en voyant le garçon aux côtés de son meilleur ami.

    - Oh fuck ! Mais c’est …
    - Oui c’est lui…
    - Oh mais il est bandant ! Il est mieux en vrai qu’en photo.
    - N’est-ce pas ? Je me suis fait la même réflexion. Il est fort baisable. Continua Cameron en Français.
    - Alors déjà… Commença Camille en posant son plateau. Je sais que vous parlez de moi et je n’ai strictement rien compris donc si ça ne vous dérange pas, ce serait formidable si vous pouviez parler anglais.

     

     

    Gabriel se mit à rire, expulsant au passage quelques petits poids qui atterrirent au visage de Kurt, ce dernier se mit à râler en prenant une poignée de petits pods dans sa propre assiette pour l’envoyer en pleine face de Gabriel.

    - T’es vraiment dégueulasse Gab’. Kurt se tourna ensuite vers le nouveau venu. Bienvenue Camille. Quoi que tu sois venu faire ici et je m’en fou, j'espère que tu vas passer un bon séjour et  que tu as ramené du lubrifiant car tu vas t’en prendre plein le cul. Finit-il en jetant un regard vers Cameron qui ne pouvait pas s'empêcher de sourire malicieusement.
    - No Way ! Personne ne touche mon cul c’est mort.
    - Même pas Camy ? Demande Gabriel Curieux.
    - Non personne !
    - Je comprends, personne ne touche le mien non plus. Finit Cameron en commençant à manger son plat sous le regard de Camille, se demandant bien ce qu’allait leur réserver l’avenir.

     

     

     


  •  ♫ Let Him Burn - The Relentless

     

     


    Loin de là, dans le continent d’origine de Camille, un groupe bien connu finissait un des nombreux concerts de leur tournée Americaine. Ce groupe pratiquait depuis maintenant quinze ans, ils avaient cinq albums et leurs derniers faisaient un carton mondiale. Il était premier des chartes depuis quelques semaines, avait totalisé  plus de vingt millions d'écoutes en streaming de compte abonné seulement que ce soit sur Spotify, Deezer ou Amazon Music. Il s’est vendu à plus de 300 milles exemplaires et ça seulement sur le continent Américain. Le groupe décrocha un disque de platine bien mérité.

     

    ♫ Let him burn, what he did   /   Laisse-le brûler, ce qu'il a fait
    ♫ Let him burn, what he said   /   Laisse-le brûler, ce qu'il a dit
    ♫ Let him burn, Hail Mary   /   Laisse-le brûler,
    ♫ Let him burn, he's better off dead   /   Laisse-le brûler, il vaut mieux mort

     

     

    Leurs managers les connaissaient bien, Thomas Newson s’occupait du groupe depuis leurs débuts et il connaissait Foyce, Karter et Zimer depuis leur naissance pratiquement. Maïe -sa précieuse fille- étant la meilleure amie du leader depuis la maternelle et il se trouve que ce dernier est devenu son gendre il y a de ça quelques années. Il était très fier de ses petits protégés, leurs carrière avait fait un bond hallucinant dès l’arrivée de Zhayan parmi eux. Sa voix contrasté étonnement avec son visage de poupon et malgré la trentaine passé, il ne bougeait pas d’un pouce, vendant encore et encore du rêve aux midinettes qui découvraient le groupe. Puis Zhayan n'était pas le seul qui plaisait, les autres membres avaient du succès. Surtout Foyce qui laissait planer un certain mystère sur son apparence.

     

    ♫ Do you question your devotion ?  /  Remettez-vous en question votre dévotion ?
    ♫    Are you trapped in your emotions ?  /   Etes-vous piégé dans vos émotions ?
    ♫   Is there a way out to see what's really right in front of me ? /  Y a-t-il un moyen de voir ce qui est vraiment juste devant moi ?
    ♫ Should i let him learn ?   /   Dois-je le laisser apprendre ?

    ♫ Let him burn ?  /  Le laisser brûler ?

    ♫ Let him burn !   /   Laisse le bruler !

     

     

    Foyce avait toujours refusé de montrer son vrais visage, étant le leader du groupe il a toujours refusé que sa famille pâtisse de sa notoriété. Alors il restait caché sous ses lentilles et son foulard. Oh bien-sûr plusieurs fois des fans sont venus sur la scène pour tenter de lui arracher son attirail mais jamais oh grand jamais son vrais visage fit la une des tabloïd. Aucun membre n'était facilement reconnaissable hors scène. Tous portaient des lentilles ou adoptaient un style totalement différent en civil. Ça ne les empêche pas d’adorer leurs musique bien au contraire. Ce petit côté sataniste qui pouvait plaire comme être détester par les puritains Americain. Leurs musique divisait les foules. Soit on aime, soit on déteste. Mais chacun avait son avis, sinon ils ne connaissaient tout simplement pas le groupe.

     

    ♫ This congregation of confrontation   /   Cette confrontation de la congrégation
    ♫ Surroundings don’t define you   /   L'environnement ne te defini pas
    ♫ Upon the fire, it’s burning higher   /   
    ♫ Only actions can speak the truth   /   Seuls les actions peuvent dire la vérité

     

     

    ♫ I choose my fate, it’s never too late   /   J'ai choisi mon destin, il n'est jamais trop tard
    ♫ Looking through the gates, the devil awaits   /    Regardent à travers les portes, le diable attend
    ♫ I choose my fate, it’s never too late   /  J'ai choisi mon destin, il n'est jamais trop tard
    ♫ Looking through the gates, the devil awaits!   /    Regardent à travers les portes, le diable attend

     

     

    ♫ This congregation of confrontation   /   Cette confrontation de la congrégation
    ♫ Surroundings don’t define you   /   L'environnement ne te defini pas
    ♫ Upon the fire, it’s burning higher   /   Sur le feu, il brule plus fort
    ♫ Only actions can speak the truth   /   Seuls les actions peuvent dire la vérité

     

     

     

    ♫ This congregation of confrontation   /   Cette confrontation de la congrégation
    ♫ Surroundings don’t define you   /   L'environnement ne te defini pas
    ♫ Upon the fire, it’s burning higher   /   Sur le feu, il brule plus fort
    ♫ Only actions can speak the truth   /   Seuls les actions peuvent dire la vérité

     

    ♫ ♫ ♫ ♫ ♫

     

     

     

    Le public était en délire, le concert venait de se terminer après deux heures de folie intense. Le public réclame un rappel mais les Ravens venaient déjà d’en faire un et il était l’heure de se débarbouiller et de retourner à l'hôtel bien sagement.

    - Putain j’ai encore reçu un string ! Elles ont pas peur que je fasse un rituel satanique avec leurs cache cul serieux. Rala Zimer en grimaçant de dégout. Zhayan se mit à rire en le suivant, et leva les yeux au ciel.
    - Un string n’est pas un cache cul. Car c’est le cul qui cache le string !
    - T’as l’air de bien t’y connaître Zhayan. Rajouta Karter en envoyant valser sa perruque sur son sac.
    - J’ai dû en porter un temps. 

    Les trois amis de Zhayan rièrent simplement, connaissant le passé de leurs chanteurs quand ils habitaient encore au Japon et que, vivant seul sans famille ni argent il avait dû se débrouiller par lui-même en jouant les gigolo dans une boite assez réputé de la capitale. Heureusement Kyo l’avait sorti de là. Il s'est ensuite rapproché de Maïe qui était à l’époque la petit ami de Kyo, qui lui a présenté ses meilleurs amis. Et dix-sept ans plus tard, les voilà sur scène, connues de tous, plus proches que jamais.

     

     

    Le chanteur se laissa tomber sur le canapé, laissant Karter et Foyce partir aux douches, il n'était pas pressé et puis Zimer restait à ses côtés. 

    Voilà bien seize ans que Zimer et Zhayan partagent leur vie, seize ans d’amour sans un nuage au-dessus de leurs têtes.
    Seize ans qu’ils s’aiment éperdument. Mais voilà, Zhayan aimerait bien passer au stade supérieur, il aimerait bien se marier avec l’homme de sa vie entouré par sa famille en France. Alors il attend… il ne sait pas pourquoi il attend parce qu’il pourrait très bien faire sa demande lui-même mais Zhayan reste un grand timide.

     

     

    - Ca va mon chat ? T’as l’air fatigué. Demande le barbu en caressant la joue de son homme avec tendresse.
    -Ouais, j’ai vraiment hâte de rentrer à la maison… de voir Aurel’, Axel, An… Maïe, Kaoru, Loan … tout la famille.
    - Bientôt on retrouvera notre maison, avec notre chien, notre lit, notre vie tranquille.

    Zhayan acquiesça en soupirant, se glissant dans les bras de son petit ami en fermant les yeux. La tournée fut longue et fatigante. Mais ils s'étaient tellement bien amusés tous ensemble, comme d’habitude. 

     

     

    Une fois les quatre camarades douchés et changés, ils s'installèrent confortablement dans leur loge, attendant que les lieux se vident petit à petit. Si les fans espéraient les voir sortir, ils allaient devoir attendre un bon bout de temps. Les Ravens faisaient tout pour rester le plus incognito possible quitte à rester dans leurs loges toute la nuit. Thomas Newson -leur manager- arriva dans la pièce quelques minutes plus tard après avoir réglé les derniers détails pour la sécurité de son groupe. Des gardes restaient devant les portes. Personne ne se risquerait à entrer avec de tels gorilles devant eux.

    - Encore une tournée rondement menée. Encore deux interviews demain et un shooting photo le surlendemain pour la couverture de Rolling Stone.
    - On rentre après ? J’ai franchement besoin d’une pause… Dit Foyce et glissant ses mains derrière sa tête.
    - Vos billets d’avion sont déjà pris, on rentre dans trois jours

     

     

     

    Les quatres membres de Ravens se mirent à sauter de joie, ils adoraient partir en tournée, jouer sur scène, faire crier le public et tout ce qui était synonyme de succès. Mais rentrer chez soi après plusieurs mois loin de leur famille n'était aucunement comparable à n'importe quelle récompense. 

    - Seulement… repris le manger en croisant les bras. Je vous laisse tranquille pendant quelque semaine mais il ne faudra pas lambiner, il faut commencer à travailler sur le prochain album. Il faut préparer une promo en Asie. Je me suis renseigné et plusieurs festivals sont intéressés par les Ravens.
    - On ne va pas faire de concert pendant notre temps de repos ? Demande Foyce en fronçant un peu les sourcils, leurs manager n’allait pas les laisser se reposer comme ça.
    - Si, je vous ai trouvé deux dates sur paris. Déjà complète.
    - On peut pas faire des festivals part chez nous ? Demande Karter innocemment.
    - Tu plaisantes ? Intervient le chanteur. Ça va être le bordel. On est trop connu de un, et de deux c’est bien trop près de nos lieux d’habitation. Si on nous suit, on est mort !
    - Je suis d’accord avec Zhayan et puis ça ne vous rapportera rien à vous, vous êtes déjà connue. Les petits festivals, les concerts au Rocksane c'était au début. Maintenant il faut voir plus gros, toujours plus gros. Vous êtes en bonne voie pour devenir les Metalica de demain. Finis Thomas.

     

     

    Karter soupira longuement, il adorait son groupe. Ils faisaient des concerts avec des milliers de personnes. Mais parfois la notoriété du groupe pesait sur ses épaules. Lui ce qu'il aimait c'était communiquer avec le public, pouvoir discuter avec ses fans, connaître leurs avis sincère sur leurs musiques ou sur sa façon de jouer pour les plus connaisseur. Ce qui leur plaisait, déplaisait. Mais tout ça il ne l'avait qu'à travers les magazines ou les médias. 

    - Il y a des billets VIP ? On va pouvoir échanger avec des fans ?
    - Oui bien sûr. 

    Mais si on enlève les côtés négatifs de leurs succès. Karter, Zimer, Foyce et Zhayan sont extrêmement heureux d'avoir réussi à percer sur le continent Américain après avoir fait leurs preuves en Europe. Prochainement, ils vont devoir conquérir le peuple asiatique et pour eux c'était déjà "finger in the noz" comme dirait Zimer. Il n'y avait aucune raison qu'ils ne trouvent pas là-bas le même succès que sur le reste de la planète. Après tout, c'est là-bas qu'ils se sont formés. De plus, ils ont deux atouts intéressants dans le groupe : Zhayan et Karter sont d'origine japonaise. 

     

     

    C’est alors que cinq personnes présentes entendirent frapper. Personne ne pouvait s’approcher de leurs loge normalement, donc ça devait forcément être quelqu’un de spécial pour pouvoir venir jusqu’ici. Le chauffeur laissa entrer l’intru après que Thomas lui ait donné l’autorisation. Un homme entra alors, brun, les yeux couleur acier. Plutôt agréable à regarder suivit d’une jeune femme chatain, les yeux noir. Elle aussi était très agréable a regarder et c’etais pas Karter qui pouvait dir le contraire. Il ne lachait pas la jeune femme des yeux depuis son arrivée.

    - Salut les gars, ça faisait longtemps qu’on ne vous avait pas vu par ici !
    - Oh bon sang ! Mais c’est notre cher ami Köylen Pwalokiki ! Dit Zimer en allant saluer son ami en souriant.
    - Tu n'arriveras jamais à dire mon nom de famille hein. Dit-le concerné en levant les yeux au ciel. saluant tour à tour les membres des Ravens.

     

     

    Kôylen Pawelski faisait partie d’un groupe du nom de “Generation X”. D’origine Finlandaise, ils avaient récemment conquis les terres Américaines. Enfin récemment, pour un groupe qui foule le sol Américain depuis quinze ans, leur arrivée était toute récente.

    - Tu nous présente ta charmante amie ?
    - Ah oui, voici Geist, une amie qui avait très hâte de vous rencontrer. Karter tu garde tes mains dans tes poches ou j’te défonce. Dit-il. En toute amitié bien-sûr.
    - Euh, déjà tu vas te calmer Coucouille. Je sais me défendre ok ? C’est toi que je vais défoncer a me faire passer pour une chose fragile là. Dit la jeune femme, faisant rire Karter qui ne s’attendait pas du tout a ça. Leures regards se croisèrent quelques longue secondes avant que Karter ne l’invite à s'asseoir avec eux sur le canapé
    - Ravis de faire ta connaissance Geist.

    Les autres membres se regardèrent en levant les yeux au ciel. Connaissant par cœur le manège de leur ami quand il trouvait une proie. Geist ne savait pas dans quel bordel elle venait de pénétrer.

     

     


  •  

    - Qu’est-ce que tu fais ? Demanda la femme à son mari qui traînait sur son PC depuis quelques heure maintenant. Elle n’avait pas vraiment osé le déranger de peur que l’homme soit prit dans son travail. Mais en passant derrière lui, elle avait remarqué que la plage affichée n’avait rien à voir avec un quelconque codage ou site sur lesquels il travaillait le plus souvent. Son mari était informaticien. Et ça fait un peu plus de dix ans maintenant qu’ils sont mariés et qu’elle connaît ses habitudes de travail. Et là, le site sur lequel il traîne depuis tout ce temps ne lui plait pas du tout.

    - Yakari m’a envoyé des liens pour des appartements à Bergerac. Dit-il sans dévier son regard du lieu d'habitation qu’il convoitait.
    - Tu te moques de moi Damon ?
    - Non.
    - Je ne veux pas partir en France et je te l’ai déjà dit !

     

     

    L’homme soupira, cela faisait des mois qu’il se disputait avec sa compagne qui ne voulait rien comprendre, lui voulait rejoindre son frère et ses proches là-bas mais sa femme avait sa famille ici et il comprenait qu’elle ne veuille pas bouger. Mais s’il n’y avait que ça…

    - Tout ne tourne pas autour de toi Misuki ! Le Japon n’est pas un pays adapté à Keagan et il est hors de question qu’il reste ici une année de plus !
    - Tu dis n’importe quoi, ca sera partout comme ça. Ton enfant est différent, il faut faire avec.
    - “Mon enfant” Je te rappelle qu’il t’appelle Maman… c’est autant ton fils que le mien.
    - Je n’ai jamais voulu d’un handicapé moi. Je l’accepte parce que je ne peux pas faire autrement, mais je n’ai pas le moindre sentiments pour lui.

     

     

    Damon se leva pour lui faire face, il était choqué des dires de sa femme, jamais il ne l’aurais pensé capable de dire ce genre de chose.

    - Comment tu peux dire ce genre de chose ?! Tu vois c’est pour ça qu’il faut qu’on parte. Cette mentalité est ignoble ! C’est pour ça qu’il se fait tabasser à chaque fois qu’il ose sortir de la maison, parce que personne accepte sa différence. Et je suis terriblement choqué et déçu que tu sois la première à le penser.
    - C’est pas ce que je voulais dire !
    - Oh si ! Et toute ta famille le pense.
    - Je ne te suivrais pas Damon. Ma vie est ici. Finit-elle en croisant les bras, bien décidé. Il n’allait tout de même pas partir pour son fils alors qu’il avait tout ici. Enfin c’est bien ce que Misuki pensait.
    - J’y compte bien. Je vais partir avec Keagan.

     

     

    Il attrapa sa sacoche et en sortit un dossier qu’il posa sur la table. La jeune femme regarda le dossier, les yeux rond en comprenant ce qu’il était en train de faire. Il choisissait vraiment son fils ? Elle ne pouvait pas vraiment comprendre vu qu’elle n’avait pas d’enfant elle-même. Et Keagan, elle n’a jamais été aussi proche de lui comme Damon l’aurait souhaité. Il avait réalisé assez tard la bêtise qu’il avait faite en se remettant avec elle cinq ans après le décès d’Elena. L'ex petit-ami de Damon est décédé dans un accident de moto, moto qu'il conduisait. Il lui fallu beaucoup de temps et un bon psychiatre pour pouvoir sortir de son "Syndrome du survivant"

    - C’est …
    - Les papiers du divorce. Mon côté est rempli. Quand tu auras fini j’irais les déposer au tribunal.
    - Tu choisis Keagan alors…

     

     

    Damon se retourna vers elle, le souffle coupé. Cette affirmation le frappa aussi fort qu’un upercut. Il ne comprenait pas comment cette famille pouvait être au dessus de tout, ou en tout cas, se prendre pour le nombril du monde.

    - Bien sûr que je choisis mon fils ! Enfin, tu es bête ou quoi ? Mon fils passera toujours avant qui que ce soit Misuki et t’aurais dû le comprendre depuis longtemps.

    La jeune japonaise regarda son futur ex-mari pendant quelques secondes sans savoir quoi faire ou quoi dire. Elle ne comprenait pas. Elle était sa femme, celle qui partageait son lit, celle a qui il faisait l’amour, qu’il avait épousé… Il partageait tout depuis dix ans et il l’a régnait pour … son fils ? Ce gosse incapable de sortir, de faire quoi que ce soit de ses mains qui ne pouvait pas faire autrement que de rester aux crocher de ses parents… Elle le quittait pour lui ?

     

     

    - Tu vas le regretter.
    - C’est une menace ?
    - Non. Je dis juste que tu finiras par le regretter quand tu te retrouveras seul avec “ton fils” en France.
    - Je serais beaucoup moins seul avec mon fils en France qu’ici avec toi. Dit-il pour finir avant de rejoindre sa chambre pour récupérer quelques affaires. Il n'a plus qu'à s'installer dans la chambre d’ami avec un futon le temps de leur départ pour la France. 

     

     

    A Quelques mètres de là, assis dans le couloir extérieur, un adolescent avait tout entendu. Il n'était pas bête, loin de là, il avait juste du mal a interprété tout ça. Sa mère ne l’aimait pas, elle avait dit qu’il était handicapé, différent et qu’elle n’avait pas de sentiments pour lui : Donc, elle ne l’aimait pas. Puis elle avait parlé fort et son père aussi mais lui il l’aimait, il lui répétait tout le temps, et il le lui montrait.
    Keagan avait appris avec son père à décrypter les comportement, les mimiques, les différents sourires, il avait su assez rapidement que Misuki ne lui faisait que de faux sourire, ne s'embêtent pas vraiment à faire des efforts quand son père s'absentait, tendit que Damon avait été dans le dénis assez longtemps. Alors le jeune homme n'était pas vraiment surpris mais c'était loin d’être agréable.
    Damon lui avait aussi appris à parler Anglais et Français. Il lui faisait les cours à la maison en plus de son travail d’informaticien. l’adolescent n’avait pas mis les pieds longtemps à l'école. La seule fois qu’il y était allé, il était revenu quelques semaines après avec le visage en sang. Et c’est encore ce qu’il lui est arrivé la semaine dernière quand Misuki l’avait envoyé chercher quelques courses au Konbini du coin. Maintenant il se demande si elle n’avait pas prévu le coup. Mais son cerveau créait des scénarios à cause des révélations qu’il venait d’apprendre. 

     

     

    Keagan ferma les yeux quelques instants et prit de grandes et lentes respirations comme lui avait appris son père quand il sentait une crise pointer le bout de son nez. Il était sujet à pas mal de crises d’angoisse malgré lui. Le moindre changement d’habitude ou de routine et il pouvait les enchaîner. Le brun n’était pourtant pas atteint d’un des spectre autistique les plus handicapant. Il pouvait se débrouiller par lui-même et comprendre une conversation mais il n’avait jamais pu être suivi correctement ici. 

     

     

    - Keagan ? Ça va ?

    Le jeune homme redressa la tête vers son père qui venait de le rejoindre… il haussa simplement les épaules en le laissant s’installer à ses côtés. Keagan ne mentait jamais à son père, ça ne servait à rien. Déjà il mentait très mal et de plus, son père le connaissait bien trop pour essayer.

    - Tu nous a entendu …
    - Oui, maman ne m’aime pas.
    - Ce n’est… il s’arrêta. A quoi bon cacher la vérité. C’est pas qu'elle ne t’aime pas Keagan, c’est compliqué.
    - Elle ne m’aime pas papa, elle ne m’a jamais souris comme à toi ou aux autres membres de la famille. Quand tu n’es pas là, elle ne m’adresse pas la parole. Dit-il en regardant son père dans les yeux. Une fois, j'ai fait une crise et elle m’a enfermée dans la salle de bain. Elle m’a fait sortir juste avant que tu arrives.

     

     

    Damon secoua doucement la tête, n’en croyant pas ses oreilles. Il n'était pas du tout au courant de tout ça et s’en voulait tellement de faire vivre cela à son fils alors qu’il devait déjà se battre contre lui-même au quotidien.

    - Je suis désolé Keagan, mais je te promets que ça va aller mieux. On va partir en France, on va recommencer là-bas toi et moi. On va rejoindre Yakari, Danni et Braxton. Tu l’aime bien Braxton non ?

    Keagan fit la grimace, son cousin n'était pas celui qu’il voulait voir en priorité.

    - J’aime bien Cameron et Oncle Davon. Dit-il avec un petit sourire sur les lèvres. 

     

     

    Damon sourit à son tour en regardant son fils, c'était tellement rare de le voir sourire franchement. Le père de famille s’approcha de lui et le prit doucement contre lui avant de lui embrasser le front. Keagan sourit et s’allongea en posant sa tête sur les genoux de son père en soupirant d’aise. Il voulait rester avec son papa pour toujours, il se sentait tellement en sécurité avec lui.

    - C’est vrai que quand on va en France pour les vacances, c’est souvent lui que tu réclamais. Heureusement Davon était toujours très heureux de te garder chez lui. C’est quand la dernière fois qu’on y est allé ?
    - Y’a deux ans… j’ai dormi avec Cameron et on s’est embrassés. Je m’en souviens bien.
    - Hein ? Mais c’est ton…
    - Il est adopté papa. 

     

     

    - Oui mais… Bon ok c’est pas le fait que ce soit Cameron qui m’embête. Mais que tu grandisses… Dit le jeune père de famille en se mettant à rire, se rendant compte du ridicule de sa phrase. Il avait eu Keagan si jeune, que maintenant, a trente-quatre ans, il se retrouvait avec un adolescent de dix-huit ans.

    Keagan fit une petite moue en détournant les yeux. C’est vrai qu’il pensait souvent à Cameron, mais il ne lui parlait pas via les réseaux sociaux. Il n’aimait pas ça. Il préférait largement parler aux gens de vive voix.

    - Ça me fait peur de partir…
    - Je me doute Keagan, mais c’est pour ton bien. Là-bas on te trouvera une psychologue adapté, tu passeras des tests et on pourra savoir ce que tu es. Tu pourras apprendre à gérer tes crises, tes peurs et tes angoisses. Tu pourras aller au lycée et passer ton bac avec un AVS. Tu pourras te faire des amis aussi… Et puis au lycée il y aura Kyo et Aurelien donc au moindre problème tu pourras aller les voir.

     

     

    Keagan se redressa, son père avait trouvé les bon mots pour le motiver, il avait tellement envie de partir et même si au début le changement serait compliqué, il avait hâte d’avoir une vie normale enfin.
    Le jeune homme se tourna vers son père, les larmes dévalant ses joues, des larmes de joie en imaginant une vie qu’il aurait toujours aimé avoir.

    - Bah Keagan… Damon se leva et prit son fils dans ses bras en lui murmurant que tout allait s’arranger.

     

     


  •  

    A suivre ! 

     

    Hello !
    Voila encore une MàJ de faite. Ca a été si galère avec ma carte graphique qui a planté un nombre de fois incalculable. Du coup je l’ai changé et … c’est vraiment une CG de dépannage oulala. Enfin, maintenant il faut que j’investisse ! Sur ce, j'espère que la MaJ vous a plus et cela tout en musique ou presque \o/

    Bisou les gens et à la prochaine !

     

     

    ♫ ♥ ♫ 


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